Le temps d'un tour

Le temps d'un tour

lundi 14 juillet 2014

Le sud de la Thaïlande

Pas de blabla, mais des images.

Des îles, des plages, de la grimpe, de la plongée, des bonnes bouffes, du farniente et on termine nos vacances par de la remise en forme avec la maman et la tante d'Aline!

On remonte aujourd'hui sur Bangkok et jeudi on prend l'avion du retour. A bientôt, on se réjouit tellement de vous revoir!




Railay, paradis de la grimpe.




Railay, east and west.







Ici, les singes font leur loi et il ne vaut mieux pas se promener avec des fruits dans la main, comme Aline l'a testé...

Une autre race de macaque.



 
Après trois jours d'attente que la mer se calme, on peut enfin aller faire notre sortie "deep water soloing" .
 
Et à plus de dix mètres de haut, t'as pas envie de tomber sur le dos.
 
Ecureuil local.

28 juin, une année déjà...
Et un petit bungalow parfait au bord de l'eau pour fêter ça.

Cocktails pour tout le monde. 

Koh Phi Phi, hyper méga touristique, on le savait. Mais belles falaises d'escalade et bonnes plongées ont réussit à nous attirer.

Koh Phangan, on y a trouvé le calme absolu.


Motorbike style.

30 ans d'Aline. Resto italien et bonne bouteille, droit ce dont elle rêvait!

Dernière plongée pour Aline, pendant que Cédric aimerait se taper la tête contre n'importe quoi, tant il a mal à la tête. Un petit barotraumatisme qui lui laissera un souvenir inoubliable de cette plongée. Ha quand tu as de petits sinus et que tu veux aller voir les petits poissons (et les requins-baleine) avec un nez un peu bouché, ça fait très mal à la remontée et tu regrettes un peu...
  
Sail Rock, un caillou au milieu de nulle-part, abritant une faune sous-marine à couper le souffle.


Retour sur le continent, il ne faut pas se fier qu'aux belles photos avec du soleil... Ce n'est pas la meilleure saison en Thaïlande et parfois c'est un peu couvert.
 
Retrouvailles avec la maman et la tante à Aline, l'occasion de refêter ses 30 ans, car au Nirvana, healing and detox center, tu prends soin de ton corps, de ton esprit et de ton âme, héhé.
 
Virée au marché du coin.

Et à la playa.


L'aventure cyclo-asiatique prend fin à BKK

Bonjour à tous,

Nous profitons de nos vacances pour rattraper un peu notre retard et vous raconter la fin du périple cyclo-asiatique. Nous en étions donc à notre arrivée en Thaïlande et bien décidés à terminer notre boucle à vélo jusqu'à Bangkok. Il a fallut faire avec l'arrivée de la mousson et, dans l'extrême est de la Thaïlande, c'est vraiment là que nous avons compris la réelle signification du mot 'mousson'. En effet, nous avons quitté le Cambodge sous des pluies diluviennes et celles-ci nous ont poursuivi pendant plusieurs centaines de kilomètres. Après une journée où il n'a plu qu'une seule fois, mais sans interruption du matin au soir, nous arrivons à Trat, charmante petite bourgade thaïlandaise. Les pluies n'ont pas eu raison de notre motivation, mais Cédric est tombé malade et a dû rester une bonne journée au lit avant de pouvoir reprendre la route. De Trat, selon notre carte, il ne nous reste plus que 350 kms, que nous planifions d'effectuer en 3 jours. La route et la météo ne donnant pas l'envie de faire durer le plaisir plus longtemps, nous souhaitons arriver à Bangkok le plus rapidement possible. Une fois Cédric remis sur pied, ou plutôt sur son vélo, nous quittons Trat pour rejoindre la ville de Chantaburi à seulement 70 kms. On aurait aimé faire plus, mais comme cette ville est connue pour son commerce de pierres précieuse et attire des gens du monde entier pour négocier l'achat et la vente de celles-ci, on est titillés à l'idée d'aller voir comment cela se passe. Malheureusement, nous arrivons un peu tard et les stands de vente de pierres sont en train de fermer. Nous avons tout de même un petit aperçu des activités et nous serons sollicités pour acheter des pierres. Comme on n'y connait absolument rien en pierres précieuses, nous nous contentons de les ausculter un moment à la loupe, pour le fun. On va s'abstenir de faire une connerie en achetant ce qui pourrait certainement s'avérer n'être rien d'autre que de très beaux morceaux de verre colorés...

Comme nous l'avons déjà mentionné, les routes ne dévoilent pas les paysages les plus fascinants de l'Asie, et rouler sur les grands axes n'aide pas vraiment. On ne va donc pas s'éterniser en chemin, et l'objectif est d'atteindre BKK assez rapidement. La prochaine grande ville selon notre carte se trouve à 150 kms. On se dit donc que, après presque une année de vélo, nous pouvons relever ce défi. Nous partons donc très tôt le matin. En fait, on ne vous avait pas dit, mais les températures sont devenues plus clémentes, et malgré la pluie, nous souffrons beaucoup moins. Nous partons donc confiants et motivés, et décidons de limiter les arrêts, pour des pauses, tous les 40 kms. Rapidement, les panneaux en bord de route nous informent que la ville de Chonburi est un peu plus loin que ce que ce que nous indiquait notre carte. Gloups... les 150km annoncés se transforment en 170kms. Cédric est hyper motivé, et tente de transmettre sa bonne énergie à sa femme... "allez, y a moyen et de toute façon, on n'a qu'à pédaler et on verra bien".  Les kilomètres défilent, la pluie tombe, les arrêts pauses et repas sont réguliers et  malgré tout, nous avançons. Une fois à 120 kms, même Aline se dit que c'est possible, il est 15h, et "il nous reste plus que 50 kms". C'est donc de nuit et dans une circulation conséquente, que nous approchons de la ville de Chonburi, une ville très quelconque, proche de la capitale et d'aucun intérêt touristique. Sans plan de la ville, on essaye de se repérer comme on peut. Nous suivons un panneau nous indiquant 'resort'. Les prix pratiqués sont un peu excessifs pour notre budget, mais on essaie de négocier, ça a l'air de marcher facilement et nous obtenons la chambre à moitié prix. A moitié prix, oui, mais pour 3 heures! Nous comprenons enfin qu'il s'agit d'un hôtel de passe et que la pauvre fille de d'hôtel s'est dit que très certainement, après notre journée de vélo de 170 kils, nous aurions envie d'une petite partie de jambe en l'air avant de reprendre la route de nuit... Merci madame c'est très sympathique de votre part, mais on saute notre tour 😉. Pas très motivés pour ce soir, nous envisageons plutôt un énorme plat de riz et un bon lit, pour dormir. On quitte ce lieu pour chercher autre chose dans cette ville mais on galère pas mal: tout est écrit en thaï. Nous finissons enfin par trouver un hôtel correct, amen. Il est 21h, on est raides, crados, et morts de faim, après 10 heures sur nos vélos et 180 kms au compteur. Ce sera notre distance journalière record de tout le périple, sur une route plate et sans vent. Fiers de nous, nous allons nous coucher après un bon repas, car le lendemain c'est la route pour Bangkok qui nous attend.

C'est le grand jour! Ce soir nous arrivons à Bangkok, pour la fin de cette aventure asiatique à bicyclette. Pas vraiment remis de notre fatigue de la veille, nous prenons la route dans un état bizarre, légèrement crevés, mais le cœur tout excité! On sait surtout que ça ne sera pas facile de trouver le bon chemin et de se faire sa place dans le trafic et les routes à quatre voies de la capitale. Ainsi, plus on pédale, plus on s'approche de la capitale tentaculaire, plus on appréhende le trafic. Nous avons fort heureusement un plan de la ville, qui nous permet de situer l'adresse de notre contact warmshower, chez qui nous pouvons séjourner quelques jours. Pour ceux qui arrivent à Bangkok en avion, la ville doit déjà paraître immense. Quand tu y évolues à vélo, le paysage urbain se densifie au fil des kilomètres, te happe, et à la vitesse où tu avances, tu te sens plus petit qu'une fourmis et pas tellement à ta place. Une fois un peu près au centre, sans trop savoir exactement où l'on se trouve, la pluie s'en mêle... on fait une pause, un peu déboussolés et assoiffés. Mais nous ne pouvons attendre trop longuement, ce serait pas mal de trouver notre adresse avant la nuit... Une fois que nous avons pu réellement identifier notre position sur la carte, tout est devenu plus facile. Au moment de traverser le Taksin bridge, un sentiment de liberté et de devoir accompli nous envahi. Voilà, nous sommes à Bangkok, après plus de 10800 kils, les voitures nous dépassent à toute vitesse, on rigole et se dit que nous n'avons rien à faire là avec nos vélos, mais nous sommes deux imbéciles heureux de boucler la boucle asiatique! Il parait que l'espérance de vie d'un piéton sur nos autoroutes européennes serait de un quart d'heure, nous ne savons pas ce qu'il en est des cyclistes, et encore moins en bordure d'autoroute en Asie, mais nous aurons bravé cette règle sans trop se poser de questions. Tant que tu restes sur le côté, tout va bien. Le problème, c'est les changements de voies.
 
Finalement, tout est bien qui fini bien et nous trouvons enfin, avec l'aide de différentes personnes, notre adresse dans un quartier loin de l'agitation touristique, mais néanmoins proche du centre. Nous sommes agréablement accueillis par la directrice d'une école primaire privée, qui nous met gracieusement à disposition une petite maison boisée, non loin de l'école. L'endroit est charmant et surprenant, nous décidons de rester quelques jours. Nous avons eu du plaisir à découvrir ce quartier tranquille, où on peut écouter le chant des oiseaux le matin et ce, en plein Bangkok. Nous sommes également allés visiter l'école de notre amie Supaporn, où nous avons présenté notre voyage à vélo à une classe, après avoir chanté des chansons en anglais et en français devant les tout petits du jardin d'enfants, micros en main, danse et tout le tsointsoin. Ahah, la vidéo est épique...

Comme à notre habitude, on ne tient pas très longtemps dans les grandes villes. Nous avons besoin d'aller prendre l'air et après cinq jours de visites et de shopping, nous laissons nos vélos et partons sac au dos, pour terminer notre voyage par de vraies vacances, dans le sud de la Thaïlande.

Trêve de blabla, voilà des images. Le sud dans un prochain post, le dernier avant le retour en Suisse.


Au départ de Trat.



La ville où il pleut six mois par an.


Les ateliers de vente de pierres précieuses.


Les fameux cours de gym collectifs, nous ne nous joindrons pas à eux cette fois-ci.


Sur la route de Chonburi, la fameuse journée des 180 kms.

Nos vélos sont protégés des esprits, il ne peut plus rien nous arriver.


Dernier jour de vélo en Asie, départ pour Bangkok.

Bangkok sous la pluie.


On est mal placés sur la grille de départ, mais on va essayer de les doubler.

La gentille personne qui nous héberge souhaite que ses pupilles soient en contact avec des étrangers depuis leur plus jeune âge. On pensait tout de même pas se retrouver à danser le boogie devant autant de petits thaïs... mouahaha un grand moment...

Ça ne rigole pas avec les uniformes.

Un peu de visite de Bangkok.



Cédric en pleine effervescence architecturale urbaine.

Apéro sur les terrasses des gratte-ciels.

Arrêt repas lors d'une journée à vélo dans Bangkok avec notre ami Chang.

Paquetage des vélos et départ en vacances!


jeudi 26 juin 2014

Bientôt le retour...

Pas de photos pour ce post, l'ordi qu' on nous avait si sympathiquement prêté vient de rendre l'âme... Serait-il temps de rentrer?!
Justement, il est temps de penser au retour! Là, c' est les vacances pour nous, sommes à Railey, sur la côte ouest de la thaïlande, et pour l'instant encore, notre principale occupation de la journée est de savoir si oui ou non le vent nous permet d'aller faire du "deep water soloing", ou s' il faudra se contenter d' aller titiller les falaises hallucinantes du coin, qui tombent droit dans le golf de thaïlande... Bref, la vie est dure, faut acheter l'apéro, se décider où on veut aller manger et surtout, surtout, bronzer... Car oui, même après quasiment une année de voyage, le concept de "vacances" a tout son sens!
Et nous nous réjouissons de rentrer! Le 18 juillet, nous atterrissons à Kloten avec nos vélos. Notre plus grande envie une fois nos vélos montés? Filer dans une boulan s'acheter du pain et du fromage! Et après? Pédaler jusqu'à Coffrane! Ce qui nous ferait le plus plaisir? Partager un bout de chemin avec vous! Donc si le temps vous avez, et l'envie vous prend, nous vous invitons à vous joindre à nous, que ce soit pour ces derniers kilomètres, une demi journée ou juste 5 kils. Comment nous retrouver? Pour les plus sportifs, nous quitterons Kloten le vendredi 18 en début de matinée, passerons par le Mittelland et serons en fin de matinée à Bienne (si vous êtes intéressés à faire ne serait-ce qu' un petit bout de chemin avec nous, contactez nous dès maintenant), le dimanche  20. Pour les plus festifs, nous vous invitons tous d'ores et déjà à une grillade bonne franquette à Coffrane le dimanche 20 aux alentours de 17:00! Amenez votre wurst et votre bouteille préférée, nous ferons un feu au jardin, comme d'hab...
Et si vous êtes en vacances ou que vous avez des obligations plus importantes que retrouver vos amis qui se sont barrés pendant une année et que vous avez déjà dû vous coltiner toutes leurs escapades qui vous ont donné beaucoup trop envie, ils comprendront que vous aurez envie de les tuer une autre fois!
Dans tous les cas, on se rejouiiiiiiit de vous revoir!
Gros becs d'Aline et Cédric

samedi 14 juin 2014

Cambodia!

Hellooooo! HELLO! HEEEELLLLLLOOOOOOOOO!!!!!

Le Cambodge, pour nous, ça résonne encore comme ça! Des enfants, comme des adultes, qui ne te disent pas une fois bonjour avec le sourire, mais deux, voire souvent trois fois, et de plus en plus fort! Limite si certains ne s'égosillent pas! Parfois, si tu prends environ plus d'une demi-seconde à répondre, tu risques d'impatienter ton interlocuteur, qui va repartir de plus belle... Haha, ce peuple est particulièrement amical et touchant! Mais il faut aussi dire qu'au bout de quelques jours d'affilée à coup d'une bonne centaine de Hellooooo! par jour, on commençait à saturer...

Parlons-on, de ce moment dans le voyage, où tout te semble "normal". Tu sais, quand une nana que tu ne connais ni d'Eve ni d'Adam, et qui n'a pas le 10% de ce que tu possèdes, t'offre des fruits étranges, pour que tu puisses y goûter, mais manque de pot, tu en connais déjà le goût, où lorsque tu pédales sur des serpents morts -car déjà écrasés- ça finit par te faire ni chaud ni froid, où lorsque tu ne restes même plus scotché quand un type te dépasse en moto-cyclette, avec une bonne cinquantaine de poulets, tête en bas, pattes attachées et ailes au vent, en direction du marché le plus proche (un "poule-man", comme on aime les appeler). Bref, quand les petits détails du quotidien dans un pays qui n'est pas le tien font partie de ton quotidien. C'est un sentiment étrange et paradoxal. D'un côté, tu voyages pour découvrir justement ces moments de vie qui te permettent, si tu les assembles un à un, de former ton propre puzzle imaginaire du pays, de mieux le cerner. Et de l'autre, c'est pas que tu t'en lasses, c'est que ton regard change et s'habitue. Alors le puzzle que tu t'es construit, tu as comme l'impression qu'il est terminé, c'est bon! Alors qu'en fait, sous ton puzzle, existent d'autres puzzles avec d'autres images du même pays et plein d'autres pièces...

Bref, tout ça pour dire qu'on a commencé à saturer. Pas forcément du Cambodge, mais plutôt, du voyage. Alors qu'on adore ça, on remarque justement qu'on n'est plus autant attentifs à la découverte et, bein oui, qu'on se sent "fatigués". Est-ce le bon mot? Disons que oui, "fatigués" de bouger sans arrêt, fatigués de ne pas pouvoir se lever et boire un bon café AVANT de devoir parler avec le type de la guesthouse, ou expliquer à la mamie qui prépare les soupes de nouille au marché que non, on ne veut pas de foie ni de pattes de poulet dans notre soupe pour notre ptit déj, et dieu sait quoi encore! Pourtant on doit avouer qu'on a sérieusement considéré l'éventualité, il y a quelques semaines, de prolonger notre voyage d'une année, à vélo. L'envie de faire une folie, l'envie de se sentir "libre". Mais, au delà de nos engagements professionnels que l'on n'avait pas envie de "gâcher", ce n'était pas la voix de la raison qui nous a parlé, mais celle du coeur. Après une année, maintenant c'est clair, on a envie de retourner chez nous, où il y a les gens qu'on aime, où nous pouvons réaliser nos projets, où on se sent bien. Et ça, c'est aussi un sentiment de liberté!

Bon, pour du plus terre à terre, nous avons donc passé quasi un mois au Cambodge. Le Cambodge, comme on vous l'avait déjà dit, c'est prenant. Donc évidemment, c'était fort, c'était bien, mais c'était dur. La pauvreté est très importante, et contraste avec les nouveaux riches cambodgiens où les expats et les touristes. L'histoire du pays, c'est une cicatrice qui fait encore mal, que les gens ne veulent pas oublier et qui empêche le Cambodge (et lui donne une bonne raison) de se lever seul et aller de l'avant. Le climat, lui, semble regarder le pays de haut en se frottant les mains... soit j’abats sur les plaines une chaleur abominable et étouffante, soit j'amène des pluies torrentielles et continues, plus connues sous le nom de mousson sud-asiatique. On pensait avoir compris ce que c'était. Mouais, en théorie. Car en pratique, c'est autre chose. 

Donc, à notre retour des Philippines, nous avons rejoint la capitale en six jours, en faisant le tour du lac Tonlé Sap, un lac pour nous imaginaire, car on a eu beau en faire le tour, on ne l'a pas vu! On croit bien qu'on nous a menti...Six jours de route avec une moyenne de 100 km au quotidien, où nous avons vite compris que, le thermomètre indiquant plus souvent en-dessus de 40 degrés qu'en-dessous, nous devions adapter nos horaires. Lever à 4h30, départ à 5h30. A 11h30, il ne nous restait normalement que 20 ou 30 kils. Donc pause hamacs à la cambodian style jusqu'à 15h00, pour un peu de lecture et beaucoup de sieste (d'un coup, on a mieux compris les laotiens dont on riait beaucoup.). Cent kilomètres à plat, tu te dis que c'est pas un problème. Mais en fait, la chaleur nous anéantissait. On arrivait à la fin de la journée complètement explosés! Pff, limite t'as plus envie de te taper un col à 4500 mètres au milieu de la Cordillère! Heureusement, il y a des boissons fraîches dans ces fameuses glacières rouges en bord de route (qui ressemblaient plus à des trésors pour nous), et des "Tai Te Koh" (thé glacé) dans les gargottes, qui nous réconciliaient avec la vie! On ne sait pas combien exactement, mais on sait qu'on n'aura jamais autant bu de notre vie...

De Phnom Penh, nous garderons un souvenir rude. Avons visité la prison S-21, une école de la capitale, transformée par les Khmer Rouges en centre de torture, où sévices inhumains étaient exercés dans le but de forcer les gens "éduqués" à dévoiler le nom d'amis ou de membres de la famille.  Puis, après avoir subi les plus infâmes atrocités pendant plusieurs jours, semaines, voire mois, ces hommes ou femmes étaient envoyés à quelques kilomètres de là, aux Killing Fields de Choeung Ek, où ils étaient sauvagement exécutés, devant une fosse de cadavre. Bref, on a visité ces deux endroits, où la réalité t'es si bien expliquée, que tu en ressors aphone, dégoûté, le coeur en millle morceaux et le corps sans énergie. D'ailleurs, le lendemain, le pédalage fut particulièrement difficile.

Et puis, il n'y a pas seulement eu les visites, il y a eu les gens qui nous ont raconté. Lors d'une pause, sous un arbre ou sur un banc en train de siroter un thé glacé, ou le soir avec notre guide au beau milieu de la jungle. Une conversation en amenant une autre, si la personne parle un peu anglais, on a vite fait d'aborder des questions liées au génocide. L'Angkar, l'organisation communiste de Pol Pot et de ses confrères, avait très bien orchestré sa folie. Au programme, évacuation des villes, déportations, ségrégation maximale du peuple oppression, affaiblissement, famine, et mort. Alors que la bourgeoisie, les personnes éduquées, les artistes et les religieux étaient méticuleusement déportés et exterminés, les petits paysans considérés comme "les anciens", pouvaient continuer à travailler leurs terres. Les citadins étaient forcés à produire des quantités de riz invraisemblables, dans des camps aux conditions ignobles. Riz qui sera pour la plupart exporté en Chine, en échange d'armement. La plupart des cambodgiens racontent ce qu'ils ont vécu étant petits avec leurs parents, évoquent des souvenirs de déportation ou de fuite (certains ont réussi à éviter de marcher sur une mine aux abords de la frontière pour se réfugier en Thaïlande), mais ce sont les vieilles personnes qui impressionnent le plus. Un vieux monsieur nous a demandé si on y croyait, aux tortures et au génocide. Il nous a raconté des détails horribles, puis a dit qu'il aurait toujours peur. Mais les Cambodgiens semblent faire leur deuil, ou du moins, savent pardonner: "oui, il existe encore des Khmer Rouges, des vieux, qui ont fait partie du régime, qui ont tué. Mais ils devaient tuer ou alors c'est eux qui étaient tués. Alors aujourd'hui, ils sont vieux et seuls, mais on les laisse tranquilles". 

Sinon, on a aussi bien ri! La fois où Cédric, après moult essais de fixation, se pose enfin dans son hamac et se retrouve le cul au sol deux minutes plus tard (ça devait être un hamac chinois, pas possible autrement), la fois où Cédric a découvert que les sangsues traversent les languettes des chaussures, la fois où un serpent nous a réveillé en tombant sur notre moustiquaire et la fois où Aline a eu la trouille de sa vie dans l'eau, quand un banc de poisson volant lui est arrivé dessus... Et on a un tout petit peu moins ri la fois où on a dépassé un camion arrêté au bord de la route, une vache ensanglantée et paniquée, les pattes coincées dans l'essieu avant, la fois où on a contemplé les étoiles et la lune posés sur un transat à écouter les vagues s'échouer sur le plage et qu'Aline y a oublié son Iphone... la fois où Aline s'est fait piquer par des abeilles en pleine jungle, la fois où il n'a plu qu'une fois toute la journée, alors qu'on s'était pourtant bien amusés à pédaler dans des flaques d'eau qui arrivaient à la hauteur de nos sacoches... la journée s'est soldée par une énorme crève pour Cédric, encore actuellement cloué au lit. Voilà les Charrière, bienvenue en Thaïlande, à Trat, la ville où il pleut six mois par an!

Vous l'aurez donc compris, j'ai la journée pour vous écrire cet article, attendre que mon mari évacue sa fièvre et que la pluie cesse de tomber (je ne prends pas trop de risques en vous certifiant que Cédric sera  de toute façon remis avant le retour du soleil). Bon, j'arrête de raconter, place aux multiples images (sorry, j'arrive pas à limiter ma sélection, hum...).

Artisanat délicat et raffiné, voici comment on extrait la soie fine du vers à soie.
Ambiance agricole.

9h00 et ça tape déjà pas mal...


Les arrêts se multiplient et se ressemblent tous un peu!
Un bled à quelques km de Siem Reap, où la mode est à la taille de pierre. Ça le fait dans la cour d'un hôtel.
La fierté de cette dame: une pâte à base de mangue, c'est la sucrerie locale!

Et celle de ce monsieur, les rats grillés! Ok pr la pâte de mangue, mais les rats, on saute notre tour, désolés...

Comme prévu, on retourne au cirque à Battambang. Style.

Battambang est connue pour son architecture coloniale française.

Visite d'un temple où se trouve un monument commémoratif, car les Khmer Rouges y ont laissé des traces. Ici, des fresques décrivent les événements du génocide. Et lorsqu'on a le bide bien retourné, on peu encore lever la tête, et deviner, derrière une vitre, des centaines de crânes et d'ossements divers, retrouvés sur place.

C'est le monsieur qui nous a demandé si on y croyait, à ce génocide. 

On continue notre ballade et on s'arrête dans une petite entreprise familiale pour découvrir comment on fabrique des galettes à base de riz, pour rouleaux de printemps, ou d'été.
Les gens nous disent souvent que le vélo, c'est le transport du pauvre. 
Paysage typique des plaines fertiles.

Direction les villages flottants...

Bein j'aurais jamais pensé qu'une ombrelle le rendrait si heureux...
Ang, nous emmène visiter son village un peu spécial, puisqu'il s'agit d'un village flottant, dont la plupart des habitants sont vietnamiens. Ils se sont établis sur les bords de la rivière Tonlé Sap après la guerre, parce qu'ici, il y a encore pas mal de poisson. Et comme ils ne possèdent pas de terres, vivre sur l'eau est le seul endroit autorisé.
Une maison flottante, construite sur paquets de bambous, afin de s'adapter à la fluctuation de la hauteur de l'eau.
L'école! A l'intérieur: un prof qui appelle deux élèves à la fois au bureau pour corriger un exercice, pendant que les autres marchent sur les tables, sortent pour s'acheter des sucreries sur le kiosk flottant stratégiquement positionné, ou confectionnent des avions en papier. Ambiance science fiction garantie!
Dans les environs de Kampong Chnang, les gens se sont remis à la poterie. Dans cet atelier, le style japonais est de mise, et les femmes peuvent venir y travailler accompagnées de leur enfant.


C'est le bronx à la capitale!


Des bracelets colorés pour honorer les esprits des victimes des Killing Fields, près de Phnom Penh. Les bébés et les enfants étaient fracassés contre l'arbre en arrière plan. Vous comprenez pourquoi on en est ressorti anéantis.
Jolie surprise à Takeo, enfin un bled avec un joli coup d’œil et surtout, de la tranquillité!

Avec la quantité de sodas que Cédric ingurgite par jour, Coca Cola pourrait franchement nous sponsoriser!
Oh!! Du re-li-ef, on n'y croyait plus!

Et ça prend forme, en approchant de plus en plus de la côte...

Rencontre très intéressante. Ce monsieur travaille dans un complexe hôtelier gigantesque, faisant également office de casino, situé en plein milieu d'un parc national (bein ouais, quoi, normal) et tenu par un richissime vietnamien (qui possède au passage une compagnie pétrolière). Il nous explique qu'au Cambodge, l'expropriation des terres est monnaie courante et que le gouvernement ne semble pas être prêt à s'arrêter là. 



Mmhh, ça sent la côte!
Ils sont géniaux. Ici, tu viens acheter ton bloc de glace chez le grossiste local (qui la garde dans des copeaux de riz), hop sur le scooot' et pas besoin d'attaches!

Happiness!
Marchand ambulant de tout et n'importe quoi.

Sunrise at ko Thmei.
Pour fêter la fin de l'infâme chaleur des plaines, on décide de se relaxer quelques jours sur l'île de Ko Thmei, où il n'y a qu'un seul resort... le nôtre!
Sihanoukville est très touristique. Mais on a réussi à dénicher un petit endroit relativement calme... la classe hein? C'est là qu'Aline a oublié son smartphone...
Pour arriver à commander un thé glacé, au début, ça nous prenait bien 3 minutes. On savait dire le mot, mais encore fallait-il trouver la bonne intonation. Maintenant, on est des pros. Mais ça nous sert à rien, vu que maintenant, on est en Thaïlande. Pfff....


Quelques pistes sympathiques hors du trafic, ça fait du bien et ça nous réconcilie avec le vélo (quand on en a marre des klaxons, des chauffards, des poules, vaches, canards, et autres..).


C'est parti pour deux jours de treck dans la jungle des Cardamomes. Nous partons avec un guide et un cuisinier de la communauté de Chi Phat.
Notre conductrice de barque n'est pas tombée du lit ce matin (enfin, quoique...). Elle porte l'habit cambodgien féminin par excellence, oui, ce qui nous semble être un pyjama! C'est si style...

Deux objectifs dans la jungle. Cédric pensait pouvoir aller vendre des assurances...

.... et Aline, des tapis volants. On est rentrés bredouilles. 
A côté d'où notre cuisinier a basé son feu, une charmante et dangereuse créature. On ne l'a pas vue tout de suite...

Un exemplaire sur la route. Rassurez-vous, ils sont plus souvent dans ce état que vivants.

Pas vu! Mais il y en aurait quand même quelques centaines. Wildlife alliance a aidé (et aide encore) deux communautés locales à tirer partie du tourisme, en organisant des treks (auquel nous avons pris part à Chi Phat) dans la forêt et en offrant des possibilités de loger chez les locaux. D'après notre guide et notre hôte, ainsi que l'ONG, le projet fonctionne bien et les gens ont cessé de chasser les animaux pour les manger, ou les vendre. Nous, nous avons adoré cette aventure, que nous recommandons (http://www.ecoadventurecambodia.com).

Bird saving, done!

Et un beau matin, les gens ont mis des pèlerines. On mangeait tranquillement nos noodle soups, observateurs de la scène, en attendant que ça se calme...

...puis il y a eu l'ombre d'une éclaircie, alors on est partis...

 ...mais c'était surtout un leurre, encore un maléfice du ciel! C'était hier et il pleut encore...