Le temps d'un tour

Le temps d'un tour

jeudi 31 octobre 2013

Choquequirao


Les rencontres de voyages peuvent nous donner des pistes à ne pas louper et on remercie Arnaud, un autre cycliste, rencontré à Caraz, pour ses informations concernant le site de Choquequirao. En effet ça valait le détour.

Le site de Choquequirao se situe à une centaine de kilomètres du fameux Machu Picchu que tout le monde connait. Ces deux sites ont été construits sous le règne de Pachacutec et n'ont pas été découverts par les conquistadors espagnols qui dévastèrent Cusco à partir de 1534. Choquequirao serait plus rustique et nettement plus grand que le Machu Picchu et aurait servi de refuge aux derniers incas fuyant devant le bain de sang affligé par les espagnols.

Actuellement le site de Choquequirao n'a pas encore été découvert dans son intégralité par les archéologues et beaucoup de ruines sont encore sous la végétation, La citadelle serait huit fois plus grande que le Machu Picchu. Choquequirao se trouve sur des montagnes très escarpées et difficiles d'accès. Pour s'y rendre, le seul moyen est la marche et deux jours sont nécessaires pour accéder aux ruines.

C'est donc super motivés que nous partons en collectivo de Abancay,  avec notre ami Simon pour rallier Cachora, point de départ de la marche menant à Choquequirao. Nous partons pour 4 jours de marche, environs 3300 m de dénivelé positf/négatif et 70 kms.


Dans l'entrée de la vallée, on ne sait pas encore par où on va passer (heureusement).

Le seul sac que l'ami Simon a pu trouver à louer à Abancay. Chargé d'environs 15 kg, autant dire que ce n'est pas des plus confortable, mais il marchera dignement, sans se plaindre.
- Franchement, chapeau l'artiste!


Au matin du deuxième jour, il nous faudra descendre jusqu'au rio pour attaquer la montée sur le flanc de montagne juste en face.

Fleur de cactus orange,

ou jaune.

Cuidado! Faut pas mettre les pieds n'importe où! Selon les locaux t'as 5 heures à vivre si tu te fais piquer.
Ça tombe bien on est a 5 heures du village le plus proche...

Il y a plus de pont depuis 1 an... mais c'est en cours.

Grimpette de 1800 m de D+.

Merci Jerôme et Nad pour le filtre à eau...

Première vue sur le site et ses terrasses...


Ils avaient déjà l'eau courante.

Nous irons camper ce soir là sur la terrasse offrant une vue imprenable à 360 degrés.

Depuis notre terrasse perso, au soleil couchant.

Le meilleur camping de tous les temps, mais shut!

Au matin du 3ème jour, une dernière ballade dans les ruines avant de reprendre le chemin du retour.

Le seul site Incas où sont symbolisés les Llamas. A vrai dire on ne saura jamais vraiment pourquoi.

 

Les terrasses sont exposées sur deux flancs de montagnes, afin de pouvoir bénéficier des orientations différentes du soleil. Celle-ci descendent sur 100 mètres de dénivelé très raide.

De retour vers Cachora, avec des sacs plus légers, mais des images plein la tête.

La rue de Cachora


On a adoré, même s'il faut avouer que cette randonnée n'est pas facile, mais c'est le prix que l'on a bien voulu payer pour s'offrir le luxe de se balader sur ce site incroyable qui ne compte qu'une dizaine de visiteurs par jour. Les sensations ressenties dans ces lieux sont profondément intenses et l'on peut réellement s'imprégner de la magie de la citadelle. Le travail qui fut réalisé par cette civilisation Inca est impressionnant et l'on peine à s'imaginer de qu'elle manière il a été possible de réaliser de telles choses dans des endroits si difficile d'accès.

Une visite que l'on conseil vivement. Suite à cette expérience, nous n'irons pas visiter le Machu Picchu, de peur d’être déçus de ne pas retrouver la même magie ressentie à Choquequirao, au milieu des 2000 personnes qui visitent le Machu Picchu chaque jour et des prix pratiqués qui nous paraissent excessifs.

A bientôt pour les visites d'autres sites incas dans la vallée sacrée.













Encore de la péruvie: de Huancayo à Cusco

Après notre petite virée en Amazonie, on décide de prendre un bus jusqu'à Huancayo, la plus grande ville des Andes centrales. C'est le genre de choix qu'il faut faire si on veut arriver un jour de fin février à Ushuaïa... Pour Cédric, le pragmatique, le choix est facile, "on en a suffisament vu, de ces Andes, c'est beau, mais de toute façon, c'est des montagnes et on connaît maintenant...", alors que pour Aline, son (petit?) côté hésitant-exigeant, rend la décision du couple plus compliquée que cela. C'est seulement au bout de plusieurs disussions et argumentations que Cédric arrivera au bout de ses peines...ok, on prend un bus, on va gagner du temps, et tant pis pour la visite de La Oraya, une des villes les plus polluées du monde... mème si le "j'aurais bien aimé voir ces fonderies et raffineries au milieu de la ville" résonne encore dans certaines têtes, tel un agaçant refrein...
Héhé, on est 24h/24 ensemble, alors vous imaginez bien que parfois il y a des envies et points de vue différents, tout comme ces fameux petits côtés "chiants" de l'autre qui ressortent et énervent. Alors on pratique différentes techniques, qui vont du refus radical à l'écoute des "besoins" de l'autre, en passant par l'acceptation ou la résistance, pour finalement mener au salutaire compromis. C'est celui qu'on préfère :-)
Cependant, ne vous réjouissez  pas trop vite, on vous balance encore quelques photos typiquement andines...et oui, quand y'en a plus, y'en a encore!

Allez, petit jeu: qui saura retrouver la farine de marque?


Quand l'agriculture s'opère à deux vitesses...


...à un lopin de terre de distance...


...ça donne ça!


A Huancayo, on retrouve notre ami allemand Simon (qui lui s'est tapé la route Huanuco - Huancayo à vélo, et pourra, pour le plus grand bonheur de la belle, lui montrer ses photos). C'est donc à trois que nous effectuerons cette partie du voyage jusqu'à Abancay. On aime beaucoup voyager avec Simon, on parle espagnol tout le temps (c'est l'occasion de se faire corriger) et ça nous change un peu de nos petites habitudes!


Arc-en ciel réjouissant.


Alors qu'on cherche gentiment un "coin pour se poser", un paneau indique des bains thermaux... une minute plus tard, de l'autre côté de la rivière, on aperçoit un grand jardin plat et verdoyamt, affublé d'une piscine,et de quelques tables en bois. - Mmh, ça a l'air pas mal cet endroit, on y va? - Oui, mais y'a pas de pont, faut traverser sur ce machin en suspension... - Allez, ça va passer! 


Parfois faut savoir faire preuve d'audace...


En fait, la plupart des gens accèdent à cet endroit par un des seuls trains (touristique) du Pérou, la voie ferrovière passant du bon côté de la rivière. Comme nous arrivons en fin de journée, il n'y a plus un visiteur, et on se fait recevoir par un adorable couple péruvien qui garde les lieux. Lui nous propose une petite visite des alentours. Ni une ni deux, on se retrouve à jouer aux apprentis spéléologues dans les grottes du coin, à longer un ruisseau coulant à une dizaine de mètres de haut, à désescalader des arbres et des roches, tout ça évidemment à la frontale, sinon ça serait pas du jeu. Hum... on peut vous dire qu'on a été si impressioné par la "caminata", qu'on y est retourné le lendemain matin, "juste pour voir". Ici en photo un ancien moulin à céréales hydraulique, malheureusement plus en fonction. Aujourd'hui, les gens vont dans les bleds pour faire mondre leur grain à la machine.


Le lendemain matin, rebelotte. Cette dame a vécu toute sa vie ici, et a certainement dû en faire passer des trucs étranges en-dessus du Rio Mantaro... en tout cas, transporter nos bici ne lui faisait pas peur. Contrairement à Aline.




A mesure qu'on avance, les paysages se font plus secs et se colorent de rouge et d'ocre. C'est hyper beau.




On adore rencontrer des "hombres trabajando". Ils sont évidemment facilement reconnaissables: portent au moins un habit orangé, sont souvent répartis sur à peu près un kilomètre le long d'une route ou piste peu recommandable, et seulement 10% d'entre eux sont occupés à travailler. Alors l'autre pourcentage peut nous regarder passer ou discuter avec nous!


Cimetière épuré.






Curieux de savoir ce que sont ces bâtons déposés au sol le long de la route, nous nous arrêtons pour converser avec cette charmante dame, qui, toute contente de discuter avec nous, nous explique que ce n'est rien d'autre que des batons pour brochettes. Oui, logique, on est un peu bêtes parfois...Elle est si chou qu'elle nous offre une galette bizarre, brune, lourde et très sucrée qu'elle a faite elle-mème à base de jus de cactus. 



Cette fois Cédric a passé comme un chef sans se tremper. Simon et Aline se la jouent plus prudents.


On décide de reprendre un bus pour la partie Ayacucho - Abancay. Cette route réserve en effet 5 cols à plus de 4000 sur un bon bout de piste, entrecoupée de nombreux "hombres trabajando" et qui plus est, serait l'ancien berceau du mouvement du Sentier Lumineux, encore plus ou moins actif dans ce coin. Bref, tout un tas d'arguments bons pour Cédric, hihi. Donc on visite un peu la ville d'Ayacucho, après s'être douchés dans un hostel pour 30 centimes, en attendant notre bus de nuit.


Cette fois c'est décidé (et plus besoin d'argumenter): plus jamais de bus au Pérou. Disons que ce bus portait bien son nom, et qu'en voyant la route sur cette photo, vous pouvez vous imaginer le cauchemar. Pas besoin de dormir pour en faire... Il est 9h du mat et le bus s'arrête. Les travaux dont on nous avait parlé empêchent le trafic de passer pendant une heure. Sauf les vélos.- Ah oui?  Et là-bas, c'est bien la ville d'Abancay qu'on voit? Hehe, il ne nous en faut pas plus pour nous décider. On sort nos vélos et nos saccoches de la soute et on effectue le dernier bout en bici. Fait du bien un peu de sport après une douzaine d'heures de bus!

On s'approche peu à peu de la Vallée Sacrée des Incas et leurs vestiges se font plus nombreux le long de notre route. Voici la Pierre de Saywite, un énorme bloc de granite dans lequel sont sculptés tout un tas de personnages et d'animaux, parcourus par des canaux. Une sorte de carte représentant certainement les travaux hydrauliques effectués un peu partout sur le territoire inca!


On discute avec la famille qui s'occupe des entrées. Ils ne voient aucun problème si on dort sur le terrain de foot en-dessous de la pierre.



Voili voilà, nous voilà à Cusco! On en profite pour changer le roulement de direction du vélo de Cédric (celui de Latacunga n'est pas top... même s'il fonctionne, il laisse à désirer, et on préfère assurer le coup), visiter la ville, halluciner devant le peu de vestiges incas laissés par les espagnols (un ou deux murs dans la ville, une couronne et quelques magnifiques boucles d'oreilles en or qui se courent après au Musée d'Art précolombien, qui, soit dit en passant pour les lecteurs actuellement dans le coin, vaut vraiment le détour - et le prix-), et évidemment, bien manger...
Merci à Emilie, Christian, et leurs amis valaisans, de nous avoir amené un peu de Suisse et beaucoup de bonne humeur ici à Cusco, c'était génial de partager avec vous!