Le temps d'un tour

Le temps d'un tour

vendredi 18 avril 2014

Lao sur les montages - et jusqu'à Thakek.

Parmi les nouveautés asiatiques, nous prenons conscience des contraintes du temps et d'immigration. Et oui, ici c'est pas le Pérou, où on te file le droit de rester 6 mois à tout va. Donc nous avons un mois, ni plus ni moins, pour traverser le Laos du Nord au Sud.

Pour commencer, nous abordons le pays par le Mékong, que nous descendons en deux jours, jusqu'à Luang Prabang, romantique ville, ancienne capitale du Laos, et nouvelle capitale touristique, inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco. Nous y avons pris le temps de visiter ses temples, que nous avons trouvé plus authentiques et moins kitsch que les versions thaïlandaises rencontrées. On n'a pas craché sur les shakes aux fruits ni les services de massage aux huiles essentielles, et avons donc profité du côté touristique de la ville, s'en s'y attarder trop longtemps.

Surtout, nous avions hâte d'enfourcher nos vélos et partir à la découverte des montagnes du Nord. Effectivement, au programme: montées interminables, grandes descentes, verdure, villages étirés et haut-perchés, sabaidee (=bonjour) à chaque tournant et des dizaines de litres d'eau transpirés par jour! De Luang Prabang à Ventiane, la route à travers ce relief est magnifique, mais pas facile. Étonnement, c'est une route hyper fréquentée par les cyclos! Nous n'avions jamais rencontré autant de personnes à vélo jusqu'ici, hallucinant! Ça va du cycliste qui n'a quasi aucun bagage sur son vélo de route, au cyclo qui voyage depuis 4 ans et qui rentre (enfin?) jusque chez lui (Jacques, si tu lis cela, on t'attend à Coffrane, hein). Le Laos en général est parcouru par les cyclistes. Nous, on découvre un nouveau monde! Au bout d'un moment, on ne s'arrête même plus pour discuter avec eux, on est tellement.

La chaleur nous rend toujours la vie dur, et malgré la technique du départ à 6h00 du mat', à 9h30 on dégouline propre en ordre, et à 13h00 on ne tient plus, il nous faut une pause. On est en plein saison sèche et archi chaude. On boit, on boit, on boit. Après la pause, c'est encore plus dur, parce qu'il faut repartir, et parce que jusqu'à environ 16h30, le bitume est bouillant et il n'y a pas d'air. Bref, le soir, quand on arrive, on ne rêve que de deux choses: une bonne bière fraîche et une douche froide. C'est donc ainsi que nous nous retrouvons à dormir quasi tout le temps dans des bungalows ou des guesthouses. Il faut dire que pour 5 chf, on dort dans un lit (relativement) propre, et surtout, on a une douche. Le côté camping en pleine nature nous manque, mais ici, le voyage prend une autre forme. En même temps, c'est toujours marrant et intéressant de découvrir un nouvel endroit, et souvent, ce sont des familles laotiennes qui tiennent les guesthouses. En plus, ce sont souvent des gens qui parlent un peu l'anglais ( ou le français, la guerre d'Indochine aura laissé du positif quand même), donc on profite de ces échanges sympa. 

A Ventiane, la capitale, on y reste quelques jours, malgré la canicule! Notre guesthouse est un véritable oasis de verdure et de fraîcheur au milieu d'une ville qui respire la culture culinaire française, mais également japonaise ou laotienne. On se fait plaisir!

Puis, il s'agit de planifier le reste du voyage au Laos. En gros, d'effectuer notre boulot de cyclo pour reprendre les paroles de notre ami cyclo Laurent, c'est-à-dire, faire des choix. Dans notre cas, nous pensons que la route le long du Mékong pour descendre jusqu'au Sud ne vaut que moyennement la peine (chaleurs de malade, trafic et surtout, monotonie), et donc, nous décidons de priviégier des boucles à l'intérieur du pays, une depuis les environs de Thakek, et l'autre, en direction d'un plateau, depuis Paksé. Entre deux, ce sera du bus. L'occas' de comprendre le cauchemar que vivent et nous relatent les backpackers que nous croisons. Effectivement, les trajets en bus au Laos, au delà de ne pas être confortables, sont interminables! Du coup, ça nous file la pêche pour pédaler!

Enfin, quelques mots sur la vie au Laos, telle que nous la percevons: bor ben nyang = pas de problèmes! En gros, les laotiens sont le peuple le plus relax que nous ayons rencontré. Tu arrives dans un bistrot à midi, t'es jamais sûr de te faire servir, c'est peut-être l'heure de la sieste. Si tu te fais servir en moins de 30 minutes un padthaï (nouilles avec quelques légumes et un peu d'oeuf), c'est qu'ils sont au taquet en cuisine. Si y'a plus de bières au frigo, bein faut te servir ailleurs et rajouter de la glace, facile! Ce n'est pas rare de voir un chauffeur de camion tendre son hamac entre deux roues et faire la sieste au bord de la route, ou d'entrer dans une échoppe et en sortir les mains vide, car la vendeuse s'était endormie, la tête sur le comptoir. On se souvient d'une phrase lue dans un guide, qui ne paraît pas venir de nul part: "les vietnamiens plantent le riz, les cambodgiens s'en occupent et les laotiens le regardent pousser". 

Par conséquent, toutes les tables en catelles sont dotées d'un jeu de dame incorporé, les filles jouent à la marelle un peu partout, les vieux, comme les jeunes, jouent à la "pétangue", à 8h20 du mat', on a même surpris des gens jouer au billard, et en fin de journée, les hommes jouent au Katow avec une balle en rotin, selon les règles du foot-tennis. Bref, ce peuple est joueur! Et c'est beau à voir! Même les chiens jouent entre eux et sont potes avec les chats! Et, point crucial pour nous, c'est très rare qu'un chien t'aboie et inimaginable qu'il course ton vélo pour t'attraper les sacoches ou les mollets.

Départ pour deux jours sur le Mékong.

Hop, les vélos sur le toit. On a eu peur que les saccoches démerdent le premier jour, parce qu'il y avait quand même pas mal de vent... et pas moyen de remonter sur le toit! On n'avait pas vu que le matelot en chef avait ficelé tout ça, ouf!

La vie des gens au fil de l'eau.

Certains éléphants asiatiques sont encore utilisés pour travailler.

Vue sur le Mékong depuis Luang Prabang.


Les ruelles de la ville.


Offrandes aux dieux.

Les restes visibles de la guerre d'Indochine.

Les temples sont décorés à l'extérieur de manière particulière. Ces fresques représentent le vie des villageois à l'époque.



Traces du passage des français.


Pour 1 CHF, tu remplis ton assiette avec ce qui te plaît.

La procession des moines. Chaque matin, les moines font la queue leu leu et reçoivent de la nourriture de la part des gens, une façon de montrer leur pauvreté et humilité, et pour les bouddhistes, d'effectuer un acte spirituel, bon pour leur kharma.

La culture du motorbike dans toute sa splendeur matinale.

Voici le décor dont on vous parlait.

Abri-pause bien heureux!

Spectacle matinal sur les vallées dans lesquelles on va descendre.



Tous les matins, les femmes partent dans la jungle ramasser des trucs. Du bois? Des bananes? Des trucs?

T'es prête mami?

Ah oui, le matin, c'est aussi souvent... la fête à l'école!

Les enfants adoooooooooorent nous faire des signes de la main et nous crier des "sabaidee". Ceux-ci ont même dévalé la pente lorsqu'on s'est arrêtés, pour venir nous demander de l'argent. On leur a donné des bananes.





Shake time.

Même à l'école ils jouent tout le temps!!


Les enfants d'une école primaire.

Les buffles aussi semblent souffrir de la chaleur.


On n'est pas tout seuls à vélo, c'est sympa!

Vang Vieng. Ancien haut-lieu de la défonce et de la débauche touristique, dans ce bled, toutes les activités touristiques sont possibles, même la montgolfière.

Marché du poisson (séché ou frais) sur la route.


Des poissons chats entre la vie et la mort...

Au marché de Ventiane.



Pour quitter Ventiane, on a tenté le stop. Même avec une traduction de Thakek en Lao, nous pouvons lire sur la bouche des gens qu'ils lisent ce qui est écrit, mais ne comprennent pas le concept de l'auto-stop. Parfois, certains s'arrêtent pour nous indiquer la direction. On a finit par prendre le bus...

Point de vue sur les roches recouvertes de végétation, au départ de notre boucle pour Thakek.

Visite d'une grotte de 7,5 km de long, traversant la montagne d'un bout à l'autre.

Stalagtites et stalagmites font des jeux d'ombre.

Ah oui, l'activité des enfants l’après-midi se résume bien souvent à la baignade. C'est génial de les regarder s'amuser.


Un marché particulièrement insalubre.

La marelle laotienne.


Eh papi, t'es content sur ta moto?

Le moto-culteur, moyen de transport national car passe-partout et bon marché. Génial!

Une nuit, il a commencé à y avoir des éclairs... on nous avait prévenu qu'il allait pleuvoir. Mais de Dieu, c't'e trempée! Oh ouiiiiii, c'est le début de la saison des pluies, ça va nous rafraîchir un peu!

A l'abri, des laotiens (secs, eux), profitent pour nous montrer où ils habitent et également nous faire comprendre par des gestes, que les grandes personnes comme Cédric ont (malheureusement) un petit coeur, alors que les petites personnes (comme tous les laotiens et Aline) ont un grand coeur... ahah!

Une fois la pluie calmée, on peut repartir. Les rayons créent une forte évaporation.

Des " bomb boats", anciens bateaux en forme de torpille, qui servaient à transporter de l'essence pour approvisionner des avions américains lors de la Guerre du Vietnam.

Aujourd'hui utilisés pour pêcher, ou s'amuser.


Dans ces sachets, des espèces de serpents d'eau. Les gens les mangent en soupe. Hummmmm.....

Nous empruntons ce qu'on préfère: une piste.  La couleur de la terre est rouge ocre, c'est superbe. Cette femme porte un tout petit bébé et on se demande bien où elle va.


Le cul à l'air, ce gamin s'amuse avec les épices.

Objets hétéroclites lors d'une pause.
 



Mais c'est pas possible!

Devions nous arrêter à Thakek pour découvrir son site d'escalade, qui vaut le détour. On y restera quelques jours, le temps de se faire plaisir sur de magnifiques voies.



A bientôt pour la suite du Laos! Et nous, nous partons demain pour le Cambodge!