Le temps d'un tour

Le temps d'un tour

vendredi 15 novembre 2013

De Copacabana à la capitale, La Paz

150 kms nous séparent de la capitale Bolivienne et c'est à nouveau sous un soleil radieux que nous quittons Copacabana en milieu de matinée. Nous avons bien profité de nous reposer au bord du lac Titicaca, il est grand temps de reprendre la route.

Nous longerons encore le lac Titicaca pour un bon moment.
Il nous faudra prendre un bac de San Pedro de Tiquina à San Pablo de Tiquina. Les bus doivent, eux aussi, utiliser ce moyen pour traverser ce bras du lac Titicaca.


Nous montons sur le bac avec une autre voiture et un car, alors que les passagés du car traversent sur un bateau. On demande au type qui bosse sur les bacs si y'a beaucoup d'accidents. - Oui, parfois, les bacs coulent et faut retourner au bord. - Ah bon? Et quelle est la charge maximale? - 300 kg. C'est là qu'on a compris que de un, il n'a aucune idée du poids que représentent les véhicules qu'il transporte, et de deux, ils n'effectuent aucun contrôle.

Une petite photo sur le beau banc avec des lamas??? Finalement c'est nous qui immortaliserons les deux photographes.


Bien inspiré, nous trouverons le moyen de camper au yacht club. C'est des personnes fortunées de la Paz qui viennent s'y divertir sur leur beaux bateaux de riches durant les weekends. 

Un air de déjà vu... on se croirait camper au port de Bevaix.


Ce soir, le chef vous propose sa macédoine de légumes sur une étendue de polenta...

Le lendemain, nous quittons définitivement le lac Titicaca et traversons une longue plaine aride pour rallier la Paz.

En arrière plan la cordillère Real, qui, comme Cédric n'a cessé de le dire, est realement belle.

Sandwich sweet and sour avec un pain qui ressemble à du Panetone. C'est le seul pain que l'on a trouvé, car selon les explications d'une bonne dame rencontrée, tous les fours à pain de la région sont en révision. Bein voyons, quelle bonne idée.

Cédric se sent obligé de goûter à chaque boisson nationale. La découverte du Coca Quina fera penser à un coca M-budget.

Aux abords de El Alto, la banlieue de la Paz, l'exode rural est intense, mais les costumes typiques ne changent pas pour un sous.


A El Alto, une ligne droite de 15 km. Aline se protège comme elle peut dans le trafic. Si on fumait une cartouche de clope en un jour, on en ramasserait moins plein les poumons que dans ces cas là.


La vue impressionnante sur le gouffre de la Paz. Bon on va essayer d'aller retrouver l’hôtel de notre ami hollandais, mais on n'a pas l'adresse.

A la Paz, sur la place San Francisco, tout et tous se mélangent.













A la Paz, nous profiterons de la ville, de son côté culturel et de ses bonnes choses: théâtre, concerts, bistrots, heladerias, shopping... on se fait littéralement engloutir par les tentacules de la ville au mille tentations.

La suite de nos aventures à vélo définie, nous partons demain en bus pour rejoindre la frontière chilienne à Tambo Quemado. Nous voulions surtout éviter une sortie de la Paz dans le trafic et la pollution. Une fois mais pas deux. Nous passerons par le Chili et longerons une partie de sa frontière nord avec la Bolivie, pour ensuite retourner en Bolivie et traverser tour à tour les Salars de Coipasa et de Uyuni. Une fois au Salar de Uyuni, si la motivation est toujours au beau fixe, nous emprunterons la route des lagunes par le sud Lipez. Nous sommes très excités par ce qui nous attend, même si l'on sait que cette partie risque d’être la plus dure de notre voyage  (donc autant vous dire qu'Aline a quand même bien les chocottes), mais très probablement la plus belle. Au programme: environ 650 km de pistes avant de retrouver le bitume, peu avant San Pedro de Atacama.

Profitez de ces derniers postes, les prochains sont prévus pour mi-décembre depuis le Chili. En tout cas, on remercie chaleureusement toutes les personnes qui nous donnent des nouvelles, que ce soit par l'intermédiaire de ce blog, ou un autre, ça nous fait très plaisir! Que le vaia bien!

Vacaciones a l'Isla del Sol!

Ça y est, après deux mois de pérégrinations à travers le Pérou, on quitte le pays pour rejoindre la Bolivie. C'est avec excitation qu'on s'est rapproché de la frontière, à la fois parce qu'un certain ras-le-bol des mauvais côtés de la péruvie commençait à saper la motivation des troupes, mais aussi parce que qui dit passage de frontière dit nouveau pays, nouveaux visages, nouvelle culture, nouvelles manières de faire, de dire, de penser... et pour nous, cela signifie nouveauté, réadaptation, découverte, changement d'habitudes et nouvelle carte! Et on aime ça :-0

Le douanier à l'immigration nous accorde un séjour de 90 jours en Bolivie (hihi ça a du bon de voyager en bicyclette, normalement la plupart des gringos n'ont droit qu'à 30 jours), donc on débarque à Copacabana tout contents. On décide surtout de profiter d'être dans une petite ville tranquille au bord du Lac Titicaca où le soleil scintille tous les jours sur une eau bleu azur et où les truites ne sont pas trop mauvaises, pour... se reposer! En effet, le corps parle. On est un peu fatigués et Aline sent un début de tendinite au genoux droit. On se repose donc à "Copa" et on s'offre une petite virée sur l'Ile du Soleil, tandis que les vélos se reposent, eux-aussi, à l'hostal.













Une tite truite à 3 francs? 

Comme c'est les vacances, on entame une riquiqui marche de 50 minutes le long de l'île, mais pas plus hein?

Les Incas ont encore une fois bien choisi leur endroit pour y établir un sanctuaire dédié au Soleil (et à la Lune, sur sa soeur l'Isla de la Luna).

En effet, ça tape bien par ici. On établit notre campement assez tôt dans l'après-midi, histoire de profiter de la plage et d'une bonne bouteille de vin bolivien, meilleur que le péruvien (c'est pas difficile!).

Sun set sur l'Isla del Sol...


On traverse l'île du Nord au Sud en quelques heures. Les habitants en font de même. Il y a plusieurs communautés qui vivent là et c'est des petits malins parce que chacune d'entre eux demande aux randonneurs de payer un droit de passage.


Non, on n'a pas fait le trajet sur cette frégate en paille, même si on aurait bien aimé!

jeudi 7 novembre 2013

Adios Peru!


Nous passons une dernière journée dans la capitale inca, que nous finissons par connaître comme notre poche, à force de chercher des rétros pour nos vélos (la route jusqu'à La Paz risque d'être davantage chargée en trafic, cela peut donc s'avérer utile), de faire tous les magaz' spécialisés en camping pour dégoter une bombonne de gaz, d'explorer les meilleurs restos qualité-prix et s'aventurer au marché pour des jus de fruit à gogo, entre autre. 

On enfourche nos vélos, comme d'hab, chanceux avec le temps: il a plu toute la nuit mais ce matin-là, il fait grand beau, direction le Lac Titicaca. Nos six derniers jours au Pérou ont été chargés d'émotions diverses... oui, c'est la "fin" d'une partie de notre voyage, une page qui se tourne, mais c'est également tout un tas de choses qui nous sont arrivées. On espère qu'on arrivera à vous retranscrire au mieux nos états d'âmes... Bon, au pire, cet article ressemblera à un vieux bouquin de science fiction incompréhensible, et c'est pas grave. Allez, joyeuse lecture!

On n'a évidemment pas d'images de notre sortie de Cusco parce qu'on se grouillait de quitter cette trentaine de kilomètres chargés de poussières et de gaz. Berk, même Cédric le fumeur invétéré est dégoûté! Pour arranger les choses, les chiens morts écrasés sur la route ou salement abandonnés sur le bas côté se multiplient, et les déchets se font plus nombreux que les buissons. On est dégoûtés de voir comment un lieu peut être délaissé jusqu'à ressembler à une véritable poubelle. Heureusement, les paysages se font plus beaux au fil des heures, la vallée s'élargit et on retrouve avec joie l'odeur connue des Eucalyptus, tout en longeant la paisible rivière Vilcanota.

Camping odorant! Certains d'être terriblement bien planqués par les eucalyptus, on entame notre petite popote. Alors qu'on commence à humer la potence qui nous attend (certainement des "pâtes à la soupe", une sorte de soupe maggi avec tellement de pâtes que ça ne ressemble plus à une soupe...), la voix grave d'un péruvien nous fait sursauter! - Peruanos, peruanos? On se lève d'un coup et on se dirige (Aline tremblante) vers la voix. On fera la rencontre ce soir-là d'un vieux papi qui descendait de la colline avec ses ânes, la bouche pleine de feuilles de coca et le coeur remplit d'amour. On se souviendra toujours de sa phrase préférée: " todos estamos hijos de dios". Complètement rassuré, Cédric dormira sur ses deux oreilles, tandis qu'Aline passera la moitié de la nuit à se faire des films...

Le ciel est magnifique au petit matin, et une fois de plus, la nuit fut calme.

Vous devez vous dire: "ils commencent à nous gaver avec leurs ruines incas"... désolés, c'est les dernières. Voici le Temple de Wiracocha, ou ce qu'il en reste.

Hihi, Aline, toute contente de poser pour une photo "cool". C'est sans se douter que dix minutes plus tard, elle s'engueulera avec son époux pour des histoires de couples... et finira en pleurs au bord d'un chemin, à côté d'une vache et des cars de touristes qui débarquent pour visiter les ruines. Bon, on repart réconciliés.


On est surpris et contents de découvrir que dans cette région, la population semble se bouger pour des causes importantes.


Il y a des jours où ça ne va pas. C'est le cas pour Aline. Pas la motiv' pour pédaler, Cédric doit la traîner pour effectuer les derniers kils. Au col, elle n'en peut plus, faudra dormir ici. On est à 4310 mètres, le soleil réapparaît pour quelques minutes et l'endroit est beau et calme.

Cédric n'est pas difficile, lui. Donc on s'installe, tout contents. Il ne fera même pas si froid pour cuisiner ce soir-là. Et les étoiles nous accompagneront le temps du souper. Il pleuvra une bonne partie de la nuit, mais avec notre matos de camping de compét', c'est un rêve de dormir dans la tente, bien au chaud et au sec.

Alors là, c'est un des moments inoubliables du voyage. A droite, sur le petit surplomb plat, vous pouvez voir le vélo de Cédric, chargé et prêt à partir. Au centre à gauche, plus bas, vous découvrez le vélo d'Aline, qui lui, n'est plus du tout prêt à partir. Pourtant, une minute avant, c'était le cas. Si seulement cette grosse gourde ne l'avait pas laissé à quelques centimètres du gouffre de 5 mètres, alors qu'une petite voix lui avait bien dit;" heu, fais gaffe, t'es sûre qu'il ne va pas tomber, là?"... Vous auriez du voir Cédric foncer comme un cabri en furie en bas la pente qui mène à la rivière et le vélo faire trois tours sur lui-même avant de finir piteusement dans la rivière, tandis que les sacoches se faisaient la malle dans tous les sens... Résultat des courses, en faisant l'état des lieux des dégâts, on n'a recensé qu'une sacoche endommagée, le phare avant foutu et la boussole - sonnette détruite, ainsi que le nouveau rétro explosé (paix, à sa petite âme, il n'a que deux jours). Un moindre mal au vu de la chute! On repart une heure plus tard un peu chamboulés mais soulagés aussi.

Journée difficile pour les deux. Pourtant remis de nos émotions du matin, on n'a pas la frite. Les longs bout droits et plats, on trouve ça chiant. En plus il fait moche et froid, et les gens croisés ne nous donnent pas envie de discuter. Bref, une journée de merde. On regarde passer le train, bêtement. Bon, on aura quand même fait 80 kil en une après-midi, c'est peut-être d'ailleurs pour ça que c'était si chiant...

Même les conducteurs de ces vieilles voitures, dont les signes et les klaxons ne sont pourtant que chargés de gentillesse, nous énervent...

C'est la que la vie nous parle. Alors que la journée avait été la plus pourrie de toute, sans crier gare, c'est la révélation. Le ciel gris a fait place à un rideau de nuages blancs et doux qui flottent sur un horizon bleu azur, le sol s'est paré d'un duvet d'herbes dorées, et notre regard peut s'étendre à 360degrés, c'est partout comme ça, plus une montagne. Un sentiment puissant de liberté nous envahit tout les deux. Pendant quelques minutes, on pédale sans rien dire, on prend de grandes bouffées d'air frais. Et on vit le moment présent comme jamais. Aline doit même s'arrêter pour sécher ses larmes!

L'altiplano... l'occasion de prendre conscience de ce qu'on est: une riquiqui petite chose dans cet univers, de ce qu'on fait: réaliser nos rêves, de qui on est: deux imbéciles à vélo, et de qui on aime, vous...

Une fois de plus, on s'énerve parce qu'on se dit que faire un trou, non de dieu, c'est quand même pas la mer à boire.

Juliaca, une ville contrastée qui nous fait sourire. On traverse des rues boueuses à souhait, voire même des pataugeoires, et à la sortie de la ville, les universités ressemblent à des vaisseaux spatiaux.

C'est la première fois qu'on voit des taxis écologiques, youpiii!


C'est le 1er novembre, et bizarrement, ce jour-là, d'après ce qu'on a compris, les péruviens fêtent les vivants. Les morts sont célébrés le 2. Toutes les tombes en bordure de route sont décorées avec soin. Et au passage, on y laisse une ou deux bouteilles des bière vides...
On est tout excités à l'idée d'apercevoir enfin le Lac Titicaca, "le plus grand lac d'altitude navigable du monde", alors on a pédalé comme des forcenés, surtout qu'on sentait que le temps allait se gâter...
Alors, elle est pas belle, cette vue?



A Puno, il a plut quand on y est arrivés, mais on repart sous le soleil. C'est la ville où on a le plus mal mangé et on s'en souviendra.

La partie Puno - Copacabana, on a adoooooooré! Le lac est magnifique, le rivage est parsemé de petits lopins de terre cultivés avec amour, les lamas et les moutons semblent y paitre avec bonheur, les gens rencontrés tout le long de notre chemin sont si chou qu'on se réconcilie avec le peuple péruvien, qui nous avait paru un peu bourru ces derniers jours!

Ce monsieur fabrique des cordes. Il vend sa corde à environ 15 francs et selon lui, il la fait en 10 minutes.


Et Juni, on quiffe aussi. Y'a plein de ptits vieux partout, c'est jour de la pension.

Ils travaillent dur sur les bords du lac Titicaca. La journée, il fait sacrément chaud...



.... et la nuit, il neige!!

Cette étendue bleue, on aime!



Rencontre touchante!

Allez, on investit nos derniers soles pour une dernière glace Nesquik au Pérou!

A Copacabana ( pas la brésilienne, hein), vous voyez, on se laisse pas aller.
Petite déception en arrivant quand même, on pensait retrouver notre ami Mike, qui est parti. Par contre, on découvre des Boliviens accueillants, une ville propre, calme et charmante (parce que touristique?), une vue depuis notre terrasse à couper le souffle. Bref, on se croirait en vacances (en côte d'Azur). A bientôt pour de nouvelles aventures, on vous embrasse très très fort.