Voilà, on y
est. A l’heure où on vous écrit, nos
vélos ne ressemblent plus qu’à de vulgaires chaises roulantes emballées dans
quatre tonnes de papier cellophane. Nous, on se sent bizarres : comme si
on nous avait dépouillés, un peu démunis et tout perdus à l’idée qu’à partir de
maintenant, et jusqu’à notre départ d’Amérique du Sud, nous sommes devenus des « mochilleros »
(plus connus sous le nom de « backpackers »).
Avant tout
cela, on est évidemment passé faire un coucou à l’ami Moreno, qui vit sur le
lac Argentino, à quelques kilomètres de El Calafate, où on est restés quelques
jours, gastro oblige !
Remis de
nos problèmes gastriques, avons rejoint la côte orientale de la Patagonie en
deux jours. 316 kilomètres avec le vent dans le dos, ou de côté… Avec un premier jour cadeau : 166
kilomètres de vent quasiment constamment dans le dos, on s’est un peu emballés
en imaginant que le second serait similaire. Héhé, on dit que l’espoir faire
vivre, il fait en tout cas avancer. Là, on s’est tapé le vent de côté
pendant 110 km, et on a un peu moins rigolé. Afin d'effectuer les derniers
autres 30 kilomètres et faire passer le temps à Aline, Cédric a refait tout le voyage,
jour après jour. Ce qu’on a fait, où on a dormi, du premier coup de pédale au dernier jour ! C’est
donc plutôt nostalgiques qu’on est arrivés à 22h00 à Rio Gallegos.
Oui, Rio
Gallegos, et pas Ushuaia !! L’idée de pédaler pendant des jours et des
jours pour ne faire rien d’autre que se battre contre le vent et regarder
défiler la pampa monotone juste pour dire qu’on est allés à vélos jusqu’à
Ushuaia, ça ne nous tentait pas plus que ça. Alors la décision fut facile à
prendre, on ira à Ushuaia, oui, mais pas à vélo !
En Terre de Feu, ça va être du feu de Dieu! Allons retrouver deux amis suisses pour partager quelques jours de voyage avec
eux, et on se réjouit! Le 14, on décolle de Buenos Aires… et on n’arrive
pas à y croire, mais oui, on est bientôt près de vous, pour deux précieuses
semaines, avant de repartir pour un tour ! C’est parfait, d’ici notre
retour, il aura bien neigé ce qu’il faut… de quoi entretenir nos cuissots fermes et se donner de bonnes raisons pour crever de soif.
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30 km de long, l'ami. |
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Ses 74 mètres impressionnent, mais imaginez qu'il y en a encore 96 dessous! |
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Mais y'en a du monde, mais y'en a. |
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C'est génial de voir ses blocs se décrocher et tomber dans l'eau. C'est encore plus génial de voir les gens courir pour aller voir dès qu'un bruit se fait entendre. A savoir que même si des parties s'en décrochent, le Perito Moreno est l'un des trois seuls glaciers de Patagonie qui n'est pas en régression. |
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Les pics-verts portent des bonnets rouges en Pata. |
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Allez, encore quelques guanacos, rien que pour le papa d'Aline! |
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Un dernier jour sans que Youpi ne tombe ne serait pas un vrai jour. |
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Ah, y'a pas qu'Aline qui a des coups de blues! |
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Pampaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa |
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Entre El Calafate et Rio Gallegos, donc le long de cette route de 316 km, il n'y a qu'un arrêt possible, Esperanza. Soit tu dors à la station essence, derrière trois arbustes et les chiottes publiques, soit tu vas demander au seul resto qui existe là si tu peux poser ta tente entre l'immeuble et une palissade, à l’abri du vent. Dans ce cas là, tu dois cuisiner avec le chef Luis qui prépare ses poulets au bord du feu pour le lendemain, et également boire un cubi de rouge dégueu (que tu es obligé de finir), l'écouter raconter sa vie de pêcheur, ses déboires et ses histoires de femmes, ainsi qu’accessoirement, l'aider à décharger la nourriture qui arrive par camion entre 23h00 et minuit. Si tu fais ce choix, alors tu ajoutes une difficulté aux 142 kilomètres que tu devras avaler: une bonne tête dans le cul. |
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Cheveux au vent. |
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Ça penche... |
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Emballés, pesés. |
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I love my bici! |