Le temps d'un tour

Le temps d'un tour

mardi 28 janvier 2014

El Perito Moreno y los ultimos 316 kilometros en Sud America!

Voilà, on y est.  A l’heure où on vous écrit, nos vélos ne ressemblent plus qu’à de vulgaires chaises roulantes emballées dans quatre tonnes de papier cellophane. Nous, on se sent bizarres : comme si on nous avait dépouillés, un peu démunis et tout perdus à l’idée qu’à partir de maintenant, et jusqu’à notre départ d’Amérique du Sud, nous sommes devenus des « mochilleros » (plus connus sous le nom de « backpackers »). 
 
Avant tout cela, on est évidemment passé faire un coucou à l’ami Moreno, qui vit sur le lac Argentino, à quelques kilomètres de El Calafate, où on est restés quelques jours, gastro oblige !  

Remis de nos problèmes gastriques, avons rejoint la côte orientale de la Patagonie en deux jours. 316 kilomètres avec le vent dans le dos, ou de côté…  Avec un premier jour cadeau : 166 kilomètres de vent quasiment constamment dans le dos, on s’est un peu emballés en imaginant que le second serait similaire. Héhé, on dit que l’espoir faire vivre, il fait en tout cas avancer. Là, on s’est tapé le vent de côté pendant 110 km, et on a un peu moins rigolé. Afin d'effectuer les derniers autres 30 kilomètres et faire passer le temps à Aline, Cédric a refait tout le voyage, jour après jour. Ce qu’on a fait, où on a dormi, du premier  coup de pédale au dernier jour ! C’est donc plutôt nostalgiques qu’on est arrivés à 22h00 à Rio Gallegos. 

Oui, Rio Gallegos, et pas Ushuaia !! L’idée de pédaler pendant des jours et des jours pour ne faire rien d’autre que se battre contre le vent et regarder défiler la pampa monotone juste pour dire qu’on est allés à vélos jusqu’à Ushuaia, ça ne nous tentait pas plus que ça. Alors la décision fut facile à prendre, on ira à Ushuaia, oui, mais pas à vélo !

En Terre de Feu, ça va être du feu de Dieu! Allons retrouver deux amis suisses pour partager quelques jours de voyage avec eux, et on se réjouit! Le 14, on décolle de Buenos Aires… et on n’arrive pas à y croire, mais oui, on est bientôt près de vous, pour deux précieuses semaines, avant de repartir pour un tour ! C’est parfait, d’ici notre retour, il aura bien neigé ce qu’il faut… de quoi entretenir nos cuissots fermes et se donner de bonnes raisons pour crever de soif. 


30 km de long, l'ami.
Ses 74 mètres impressionnent, mais imaginez qu'il y en a encore 96 dessous!

Mais y'en a du monde, mais y'en a.


C'est génial de voir ses blocs se décrocher et tomber dans l'eau. C'est encore plus génial de voir les gens courir pour aller voir dès qu'un bruit se fait entendre. A savoir que même si des parties s'en décrochent, le Perito Moreno est l'un des trois seuls glaciers de Patagonie qui n'est pas en régression.



Les pics-verts portent des bonnets rouges en Pata.


Allez, encore quelques guanacos, rien que pour le papa d'Aline!



Un dernier jour sans que Youpi  ne tombe ne serait pas un vrai jour.

Ah, y'a pas qu'Aline qui a des coups de blues!

Pampaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

Entre El Calafate et Rio Gallegos, donc le long de cette route de 316 km, il n'y a qu'un arrêt possible, Esperanza. Soit tu dors à la station essence, derrière trois arbustes et les chiottes publiques, soit tu vas demander au seul resto qui existe là si tu peux poser ta tente entre l'immeuble et une palissade, à l’abri du vent. Dans ce cas là, tu dois cuisiner avec le chef Luis qui prépare ses poulets au bord du feu pour le lendemain, et également boire un cubi de rouge dégueu (que tu es obligé de finir), l'écouter raconter sa vie de pêcheur, ses déboires et ses histoires de femmes, ainsi qu’accessoirement, l'aider à décharger la nourriture qui arrive par camion entre 23h00 et minuit. Si tu fais ce choix, alors tu ajoutes une difficulté aux 142 kilomètres que tu devras avaler: une bonne tête dans le cul.

Cheveux au vent.

Ça penche...



Emballés, pesés.

I love my bici!

Balade autour du Fitz Roy et en route pour El Calafate

Ciao ciao!

On espère que vous allez tous bien, et que vous profitez de la neige, enfin!

De notre côté, après la Carretera, nous avions besoin d'un peu de repos et de sédentarisme.  Nous sommes donc restés 5 jours à El Chalten, la "capitale" nationale du "trekking". Ce petit village argentin doit surtout son titre aux deux mystérieux et impressionnants sommets qui l'entourent: le Cerro Torre et le Fitz Roy. En ce qui concerne le "trekking", il s'agit de gentillettes randonnées dans le parc, afin de découvrir les deux monstres sous toutes leurs coutures. Avant d'aller y dégourdir nos gambettes (et l'occasion de sentir qu'on a d'autres muscles aussi), avons profité de nous dorloter durant 2 nuits dans une spacieuse et confortable chambre, qui nous a d'ailleurs coûté bonbon, car El Chalten, c'est touristique à souhait. Mais bon, sympa quand même, bons steaks, bonnes glaces, comme d'hab en Argentine.

On peut surtout se targuer de connaître le bled comme notre poche, parce que nous avons aussi profité de partir à la recherche d'une barrilla, dans El Chalten. Mais en fait, c'est quoi une barilla? Une barrilla, c'est un piquet de tente (ou un arceau), un truc hyper important quand ta tente c'est un peu ta maison. Mais Aline a jugé (d'accord, par inadvertance) qu'on n'en avait plus besoin, en en laissant une de l'autre coté du lac O'higgins, à plus de 150 km de l'endroit où on s'en est rendu compte (voire la photo où Cédric est songeur à côté de la tente). Bon, pour sa défense, il pleuvait, fallait pas traîner pour paqueter les affaires, et la barilla était verte, comme l'herbe haute où l'on a campé... Oups! Mais finalement, comme dirait Cédric après s'être calmé, tout problème a sa solution, et c'est au camping du coin (quelques jours plus tard et quelques macGiveries plus tard), que l'on trouvera de quoi faire avec des restes de tentes, mis à mal par le vent patagonien.

Une fois la tente réparée (ouf...), c'est sac au dos que nous partons camper trois jours dans le parc Los Glaciares. Il aura fallut deux jours pour que le ciel se dégage et qu'on puisse découvrir les contours exceptionnels du Cerro Torre (dont l'ascension serait apparemment redoutable) et de son voisin  le Fitz Roy. Puis, nous renfourchons nos montures pour contourner deux grands lacs glaciaires, tantôt pédalant plus que de raison, sourcils froncés et tête baissée, tantôt se laissant aller, cheveux aux vent et sourire jusqu'aux oreilles.

Atelier spécial sauvetage de tente.

Adaptations au vélo de Mac.

Klaxon péruvien.

En arrivant à El Chalten.



La caminata pour le Fitz Roy.



Laguna de Los Tres. Le Fitz Roy est juste là, mais toujours invisible.



Caracara






Ahhhhhh, enfin, ça se dégage! Au centre de la chaîne, le sommet le plus haut:le Cerro Torre.

Pour les intéressés, il existe un film de W. Herzog, "Le cri de la Roche", dédié à cette montagne, et Red Bull a dernièrement financé la production d'un autre documentaire "A snowball's chance in Hell", qui dévoilera tout bientôt les péripéties du jeune David Lama escaladant le mythique sommet.




Petit détour imprévu pour aller voir le Fitz Roy dégagé. C'est pas tous les jours qu'on peut voir ça.


Et on quitte El Chalten en se retournant plus d'une fois...


Patagonian sunset.


mouahahah


y'a du vent, ah bon?





Oh oui oh oui oh oui, des nandous!

Même les petits courent vite.


Le dernier de la série des camélidés: le guanaco.



Plus grand que le Llama, mais moins dodu, il ressemble à une girafe lorsqu'il appelle ses potes, et à un chevreuil lorsqu'il saute par-dessus les barrières. On l'aime pas, on l'adore.

La seule fois où Cédric aura tendu le bras pour faire du pouce. C'est bien parce qu'on a le vent en pleine face ces derniers 30 kilomètres, et qu'on devra de toute façon repasser par là en partant d'El Calafate... et ça marche bien, au n'aura attendu que 10 minutes.

De la camomille en veux-tu en voilà!