Le temps d'un tour

Le temps d'un tour

samedi 21 septembre 2013

De Cachicadan à Caraz dans la Cordillère Blanche

A Cachicadan, bien que le bled ne paie pas de mine, on rencontre une mamita super généreuse qui nous remplit notre assiette gratuitement une deuxième fois (Cédric ne dit pas non) et tient absolument à nous donner des sodas supplémentaires (Cédric ne dit pas non). Bon, on reste là? Cédric est plein et ne dit pas non... 
Après 6 jours sans douche, on s'offre le luxe d'une nuit à l'hôtel... et c'est le paradis quand on réalise qu'il y a une baignoire thermale dans notre chambre! C'est donc rafraîchis qu'on quitte Cachicadan pour se lancer sur les 85 km de piste sinueuse qui vont nous mener au village haut perché de Pallasca, avant d'entamer une impressionnante descente jusqu'au fameux Canon del Pato, seul accès depuis le nord pour la Cordillère Blanche. Comme diraient certains, les décors furent "hauts en couleurs":-)



Juste avant de traverser ce Rio, on rencontre un type à moto qui nous dit qu'il ne faut surtout pas boire l'eau, elle serait contaminée par du cyanure provenant de la mine en amont, et blablabli et blablabla. Bref, au bout de 10 minutes de conversation, il nous dit: "vamos" et nous comme des gros boeufs on le suit en poussant notre vélo. Celui d'Aline tombera à l'eau lorsque Cédric tentera de l'aider (ouf, nos super sacoches Ortlieb fonctionnent à merveille), et Cédric trempera ses chaussures pour de bon. C'est seulement une fois de l'autre côté, lorsque le chauffeur d'un camion s'arrête pour nous prendre en photo (?!), qu'on réalise qu'il y avait un mini pont de planches quelques mètres plus haut. Bein quoi, on apprend...

Matte les zapatas...


Matte toujours les zapatas. Tu auras remarqué que ce ne sont que des minis baskets de toile. Comme ça, ça paraît anodin, mais quand il s'agit de passer la soirée à cuisiner à 3000 mètres, c'est pas très chaud, même avec double couche de chaussettes. Là, on s'est planqués derrière une forêt d'eucalyptus, non-loin de Tulpo, un village que l'on voulait éviter. Toute la journée on nous a parlé de la fiesta du bled, qui dure plusieurs jours, à l'occasion d'on ne sait quelle misericordia.


Le landemain matin, à 8h45, on se dit qu'on a bien fait. Pas pour les bandas régionales, pourtant très intéressantes, mais pour le tas de bourrés qui traîne encore dans les rues et qui est déjà en train de remettre une énième couche... comme nous le dira si bien une commerçante de Pallasca un peu plus tard, "estan extremos". Ah bon?



Pause café dans ce village coloré et désert ( évidemment, ils sont tous à la fiesta). C'est ici qu'on fera notre première rencontre avec d'autres cyclos, un couple belge qui remonte l'Amérique du Sud depuis Ushuaïa, avec qui il est fort sympathique d'échanger.


Séchage de briques au soleil.


Alors ça, c'est les 22 contours menant à Pallasca qu'on voit en descendant jusqu'au fleuve.


On appréhende un peu.


Ça s'avère plus facile que prévu. Après une heure, on est en haut. Enfin, en haut des contours. C'est la fin qui est horrible, pour arriver à Pallasca, ça grimpe encore méchamment, et c'est surtout méga raide. Aline a faillit pleurer en arrivant au centre du village. De joie oui, mais surtout de douleur (y'a certains détails qu'on préférera ne pas mentionner).

Mais la montée est belle.


Le landemain, le spectacle est grandiose.


On est surtout hyper motivés par la descente.


On n'est pas déçus, c'est superbe!


En aval des rivières, il n'est pas rare de rencontrer une mini entreprise péruvienne de vaillants chercheurs d'or. Ils travaillent dur pour pas grand chose apparemment.


Pas vraiment rassurant...






Ce village a beau s'appeler Chuquicara, il n'est pas très très chouqui. Situé au départ du Canon del Pato, ce sont plutôt une dizaines de "tiendas" (=petits magasins faits de tôles et de bois trouvés dans le Rio, dans lesquels les gens habitent aussi) qui longent la route principale. Attirés par la couleur des bancs ( c'est bien la seule tienda  si bien achalandée), on s'arrête pour boire un soda et on finit par y rester car la commerçante a l'habitude des cyclos et nous propose de poser notre tente. Selon elle, dormir dans le canon serait dangereux, un type à vélo se serait fait tuer. Ok on n'y croit pas trop mais on va rester là. Malgré la glauquitude du lieu (c'est sale, y'a rien, ça pue), nos hôtes sont hyper sympas. Mais on dort sacrément mal: un vieux bourré s'installe à côté de notre tente et surtout, d'énormes camions et une multitude de voitures transitent une bonne partie de la nuit, et on se dit qu'on est finalement bien plusà la vue de tous et bien  moins safe qu'au fin fond du canon...


Le voisinage.


Canon del Pato, nous voici.

On fait pas les malins, on ne sait pas vraiment pourquoi, mais on n'a pas la peach. Après 10km, on fait déjà une petite pause. On ne sait pas encore, mais la route sera longue...



Un type de Lima s'arrête pour nous filer des biscuits et discuter, nice!


C'est impressionnant!


Les bus arrivent à coin, faut s'gaffer.



Avons passé la nuit dans un petit bled fort sympathique au milieu du Canon, là où poussent miraculeusement mangues et papayes! Un peu de verdure dans toute cette sécheresse, c'est pas de trop! En nous voyant arriver à "Buena Esperanza", trois enfants nous mènent directement à la seule Hospedaje du coin, en criant "gringos gringos". Plus tard, alors qu'on cuisine depuis notre terrasse où la vue sur le canon et le village est imprenable, ils nous demanderont si on aime qu'on nous appelle comme ça! Tiens, des enfants qui réfléchissent, ça fait plaisir parce que ça ne court malheureusement pas tous les coins de rue...


 

Le lendemain, il s'agit de passer plus d'une trentaine de tunnels, parfois bien plus longs que ceux-ci. Cédric n'a pas du tout la forme et doit se battre contre lui-même. On s'engueule un bon coup au beau milieu du Canon, et ça va mieux.








On atteint Caraz en fin de journée, les sommets enneigés de la Cordillère blanche se découpent en face de nous et de la Cordillère noire, c'est magique. Nous sommes restés quatre jours ici, dans une petite auberge où il fait bon se relaxer dans les cours intérieures, prendre de bons petits déj au soleil sur la terrasse, et surtout, où on se repose. Cédric a le temps de se refaire une flore intestinale digne de ce nom, (c'était pas pour rien qu'il se sentait fébrile en fin de parcours...), alors qu'Aline reprend la plupart des kilos perdus en dégustant de délicieuses tartes aux pommes et autres succulentes pâtisseries locales. On a fait la rencontre d'un hollandais qui lui, voyage à pied et connaît par coeur la Cordillère Blanche. Nous avons donc décidé de partir trekker quelques jours pour mieux découvrir ces vallées et sommets enneigés. Il n'y a aucun village le long du trek que l'on va faire, donc on part avec 6 jours de nourriture! On vous embrasse tous très fort, vous nous manquez!

7 commentaires:

  1. Salut les copains!!!Je ris tellement en vous lisant, vous êtes fantastiques comme vous racontez. C'est comme si vous étiez là et que vous racontiez votre périple autour d'un verre de rouge;-) C'est beau ses paysages que vous traversez, j'en ai plein les yeux. J'vous embrasse fort, Jojo

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  2. ES FORMIDABLE ! ESTAMOS MUY CONTENTOS DE VERVOS EN VOESTRO VIAJES !!
    bichette avec l'aide de son élève portugaise
    GROS GROS BISOUS ET FéLICITATIONS !

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  3. Ouai moi aussi jme réjoui d'acheter votre livre,je passe tjs un beau moment en vous lisant et vous envie beaucoup (Bon du beau qu'on voie sur les fotos après les coups de pédalles un peu moin. ) Allez courage et gros becs a vs deux... Stéfy y romi

    P.S. Que viva Peru CARAJO

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  4. Vous nous manquez aussi... Bravo pour les multiples performances !!! Bisous

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  5. Coucou ! J'ai adoré votre référence à la Gruyère sur l'un de vos résumés précédents !! Manque les vaches noires et blanches !! Mes fils pensent que vous avez pire de la chance d'être en super longues vacances alors qu'eux sont obligés d'aller à l'école et surtout de faire les leçons !!
    Nous pensons souvent à vous !
    Au plaisir de vous lire pour de nouvelles aventures
    Karin

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  6. Les chevaux blancs sont très bien. Mais où sont mes chers alpacas, dénommés faussement alpagas en français ? Quelques frimousses me feraient plaisir :-) A part ça j'ai trouvé un élevage au-dessus du lac Léman. Donc inutile d'encombrer l'avion de retour.

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  7. Salut à vous deux merci pour nous faire partager vos découvertes bonne suite
    bisous Marianne et Henri

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